Arrivée de l'ambassadeur du Périgord-Angoumois

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Après une longue chevauchée il retrouve le duché de Touraine qu'il avait découvert pendant la guerre contre le Berry, bien avant la promulgation du premier ban royal. Avec un groupe de périgourdins membres des maitres d'armes il avait participé à de nombreuses batailles pour la défense de ce solide duché. Il baguenaude un peu sur les berges de la Loire et le soir venu il se présente à la porte de la chancellerie. Il aborde le garde en faction.

Bonjour, je suis le chevalier Optat de Sainte-Colombe, nouvellement nommé comme ambassadeur du Périgord-Angoumois auprès du fier duché de Touraine. Voici un document attestant de ma qualité.

Il sourit intérieurement de son jeu de mot pas forcément approprié, mais totalement involontaire, et tend un vélin enrubanné.

Lettre de créance:

Serait-il possible de faire prévenir la Chancelière de mon arrivée afin que je puisse lui présenter mes respects ainsi que ceux de notre Comtesse Keyfeya et notre Chancelier Ricco ?

Après avoir pris note de sa lettre de créance, le garde tourne les talons et se dirige vers un couloir qui semble n'avoir pas de fin. Ne sachant combien de temps l'attente peut durer, il s'installe sur un banc près de l'entrée. Il peut ainsi profiter des derniers rayons de soleil de la journée et déguster la quiétude des lieux.

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Le vieux chevalier se demandait si le pauvre garde ne s'était pas égaré dans les innombrables couloirs que semblait receler la chancellerie. Il avise une sorte de planton qui baille aux corneilles dans une guérite un peu plus loin. Il le secoue doucement par l'épaule et lui présente une pièce d'un écu toute neuve.

Dis mon jeune ami, cela te dirait-il de gagner ce bel écu ? Si tu peux retrouver dans cette immensité le garde qui est parti tout à l'heure pour chercher le chancelier, cette pièce est à toi.

Le gamin ne se fait pas prier. Encore ébouriffé de son demi sommeil, il attrape la pièce et fonce à son tour dans le ventre sombre du couloir. Le chevalier croise les doigts pour qu'il ne se perde pas à son tour, englouti par il ne sait quelle bête vorace tapie dans l'ombre.

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Le vieux soldat vérifie son épée plusieurs fois en la tirant et rengainant dans son fourreau. Il est vraiment inquiet pour le garde et le jeune planton qui n'est même pas revenu chercher son écu.

Diable d'endroit ! pense-t-il à haute voix. La place serait-elle hantée de quelque mauvais esprit qui englouti le moindre inconscient qui ose arpenter les couloirs à la recherche d'un responsable ?

OH de la chancellerie ? Y-a-t-il encore quelqu'un de vivant, dois-je faire venir le guet en renfort ?
hurle-t-il pour se faire entendre d'un éventuel signe de vie.
La main sur le pommeau de sa lame fidèle, il inspecte prudemment les premiers recoins sombres du début de ce long couloir inquiétant.

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BOUM, bling, blang blang

Ça c'est le bruit d'un ambassadeur qui vient de tomber à terre après s'être endormi dans l'immense vestibule de la chancellerie de la Touraine, avec tout son attirail de médailles, d'épée et autres métaux. Il a vu d'autres personnes se présenter avec le même succès. Ils ont fini par s'assoupir elles aussi. Ses réserves de nourriture étant épuisées, c'est au tour de son ventre de faire des bruits bizarres. Il s'adresse à ses compagnons d'infortune.

Veuillez excuser tout ce bruit, je me croyais déjà mort d'inanition. murmure-t-il afin de ne pas déranger encore plus de monde. Le métier d'ambassadeur n'est pas aussi facile qu'on le pense, il faut une certaine endurance et de la patience, ne trouvez-vous pas ?

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Après s'être occupée de la diplomate Languedocienne, la Chancelière alla trouver celui du Périgord Angoumois. Elle était suivie par un valet apportant la même collation, biscuits et jus de pomme provenant de Normandie.

Bonjour Excellence, veuillez m'excuser je n'étais pas ici ces derniers temps. J'aidai les Normands à chasser les brigands de leur duché. Mais pour me faire pardonner je vous ai rapporter des spécialité de là bas.

Elle montra les spécialités citées portées par le valet en souriant amicalement.

Mais venez, je vais vous conduire jusqu'à votre ambassade.

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Il ne sait pas s'il est endormi ou plongé dans le coma. Une voix affaiblie lui parvient de loin. Une voix de femme semble-t-il. Il ouvre un œil.

Ooohh un ange ! Suis-je déjà au paradis ? Mes nombreux péchés terrestres ont donc été absous.

Murmure-t-il, le souffle court et la langue sèche. L'évocation de nourritures plus terrestres que spirituelles le refait tomber sur le plancher des vaches.

Ah mon Dieu ! Je ne suis pas au paradis mais on m'en promet les bienfaits. Soyez bénie entre toutes les femmes Excellence. J'ai cru mourir sans m'humecter le gosier une dernière fois. Mort atroce ne trouvez-vous pas ?

Il se remet sur ses deux pieds non sans avoir avalé quelques bouchées de ce qu'on lui présente. Il cache d'ultimes provisions dans ses hauts de chausse pendant que son interlocutrice lui tourne le dos.

Je vous suis Excellence articule-t-il entre deux mastications.