[RP] Retour au bercail !

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6 Novembre 1459. Arrivée d'une jeune brune en Touraine... Nul alors, n'aurait pu prédire ce qu'elle deviendrait. Et pour cause, elle n'avait l'air et les prétentions que d'une humble paysanne. Or, il en fût autrement. L'enfant qui avait vécu longuement en cette terre, avant d'en être chassée, y revenait à présent. Elle voyageait avec son unique garde du corps dans une calèche couverte guidée par un des pages de son ambassade. Tout était sobre autour d'elle, tout était étrangement digne. Arrivé en face de la chancellerie Tourangelle, Deli mit pied à terre. Un cocher vint prendre leur moyen de locomotion, tandis qu'un ancien bagnard la suivait de près et qu'un page portant colis était sur leurs pas. Tête haute, droite, visage neutre... Ajoutez à cela la pâleur quasi-extrême et le noir de jais de ses yeux et de ses cheveux et vous aurez le tableau complet de la femme qu'elle était devenue. Capuche sur la tête, débarrassée de la moindre once de faste , la froide ambassadrice s'avança jusqu'au hall d'entrée, non sans saluer d'un signe de tête les gardes en faction. Si elle pouvait paraître hautaine et distante, bien souvent, il ne s'agissait que d'un air... Tandis que son page hélait un de ses collègues tourangeaux, elle jetait un oeil à son garde du corps.

Désolée mon cher, je crains qu'aller plus loin avec toi soit mal vu... Ne t'en fais pas, j'ai tant erré dans le coin en rêvant devenir ambassadrice que je connais les lieux... Va t'amuser. Je te ferais chercher avant le départ. Aussitôt dit, quelques pièces furent lâchées discrètement dans la poche du garde, avec une habileté digne d'une voleuse.

Le page hélé s'approcha à ce moment précis; inclinant la tête vers lui, Deli fit entendre sa voix étonnamment douce, révélant une fragilité mesurée.

Le bonjour à vous jeune homme. Pourriez-vous je vous prie, faire annoncer à qui de droit l'arrivée de la Consul berrichonne. Une pause puis, connaissant le passé houleux des deux provinces. Précisez bien qu'elle est là pour nouer relations diplomatique hm, non à la tête d'une armée ! On sait jamais...

Un demi-sourire plus tard, elle tendit au page sa lettre de créance, comme signification que oui, il pouvait y aller.

Spoiler:

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La chambellan fut mise au courant de l'arrivée d'une diplomate berrichonne. Elle sortit de son bureau pour l'accueillir. La chancellerie était un lieu de paix, lieu où seuls les mots pouvaient être utilisés comme "armes". Tout ambassadeur étranger, quel que soit sa province d'origine, l'opinion du duché qu'il représente, était bien reçu.

Il était difficile de cerner les diplomates au premier abord. Certains étaient strictes, distants, d'autres plus amicaux, plus joviales. S'il était certain que la sympathie était appréciée et aidait grandement aux échanges diplomatiques, la froideur de certains surement due à leur volonté de professionnalisme, mettait la Chambellan mal à l'aise. Ne pouvait-on rendre le travail agréable en y ajoutant quelques sourires ?

Qu 'à cela ne tienne, Alexielle resterait toujours elle-même, souriante et amicale.

Bonjour Excellence, je suis Alexielle Norinon d'Elderyn, Chambellan de Touraine. Bienvenue en notre Chancellerie.

Après avoir pris connaissance de la lettre de créance, elle tendit à la diplomate un trousseau de clés.

Voici vos clés. Je vous accompagne jusqu'à votre bureau. Vous n'avez pas d'homologue attitré donc je serai votre interlocutrice.

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L'attente fût de courte durée... Chose qui réveilla en elle une vague de souvenir : du temps où elle était ambassadrice auprès des Ordres Royaux elle avait déjà attendue devant la porte de longs moi. Pire : elle y avait été oubliée. Rien de tel pour démarrer des relations diplomatique que d'oublier un des diplomates à la porte. Les yeux noirs et brillants suivirent l'arrivée d'une Dame au demeurant distinguée. Nul doute qu'il ne s'agissait pas d'une page. Sitôt présentée, Deli inclina le haut du corps en une semi-révérence travaillée et s'autorisa un aimable sourire.

Ravie de vous rencontrer Excellence, merci.

Une courte seconde accordée pour les vérifications d'usage, puis elle est invitée à suivre la chambellan jusqu'à son bureau. Un hochement de tête berrichonne et l'ambassadrice rétorque -en faisant signe à son page-.

Ce sera un plaisir Excellence. Je vous ai fait amener une bouteille de Poire, les berrichons adorent cette boisson.

Et aussi simple que ça, débarrassée pour ainsi dire de ses deux accompagnateurs, la pâle jeune femme emboîta le pas de la chambellan.

» La vice de retour en terre tourangelle