Blanche en mode diplomate

C'est à bride abattue que la Blanche arriva en terre Tourangelle. La guerre faisait encore rage, guerre d'usure, les soldats, d'un bord ou de l'autre, étaient las. Elle avait profité de la courte trêve de Noël pour venir voir Orantes.

La lettre qu'il lui avait écrit lui avait fait chaud au coeur. Depuis sa dernière déconvenue politique, elle avait gardé dans la bouche le goût amer de la déception et de la désillusion. Pourtant, elle aimait son duché. Elle aurait pu oeuvrer pour Loches, mais son devoir en temps que Dame Blanche, l'emmenait bien trop souvent loin de la ville ou elle avait grandi.

La diplomatie l'avait toujours attiré, elle avait appris à tempérer son caractère bouillonnant et en lisant les mots du Chambellan, elle s'était dis avec joie que c'était certainement l'occasion qui faisait le larron.

Monture scellée, enveloppée dans sa cape immaculée, l'amazone avait fait route sans trop d'encombres depuis le front. Arrivée aux portes de la chacellerie, elle se présenta.

Bien le bonjour, je suis Davia Corsu, le Chambellan, Orantes de Volvent m'attend.

Sa voix cristalline avait claqué dans le froid de l'après-midi hivernal. Orantes serait doublement remercié. Grâce à lui, elle aurait la chance de passer la veillée de Noël en Touraine et peut-être de dormir dans un bon lit.

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C’est un jeune varlet qui vint prévenir le chambellan de l’arrivée de la dame blanche. Un large sourire se dessina sur le visage d’Orantes. Il repensa à leur première rencontre, les pieds dans l’eau de cette source miraculeuse. Sainte Radegonde avait fait du bon labeur car c’était peut-être là le miracle attendu, la rencontre fraternelle de ces deux êtres alors que le royaume était encore au prise avec les larmes et le sang.

Promptement le Renart parcourut donc le lacis des couloirs de la chancellerie et vint lui faire un accueil chaleureux. Sa silhouette apparut enfin devant la cavalière.

Dame Davia !! Soyez la bienvenue en nos murs. Avec votre venue en notre chancellerie, vous faites de moi le plus heureux des hommes.

Et le chambellan de plier humblement le genou afin de la saluer.

Mais entrez donc vous vous êtes mon invitée, je vais faire préparer grand feu dans une de nos nombreuses salles afin que nous puissions discuter plus aisément.

Elle avait sourit en voyant le Volvent s'approcher puis était devenue très rapidement pivoine en l'entendant. L'effusion dont il faisait preuve était fort chaleureuse, mais la jeune fille, bien qu'ayant un naturel similaire à celui d'Orantes, n'avait pas l'habitude qu'on lui souhaite la bienvenue de la sorte. Sautant lestement de sa monture, elle se prit à penser qu'il était en tout point différent de son cousin, non seulement par son physique, mais il était aussi sociable et charismatique que Séverin était solitaire et mélancolique.

Elle confia sa monture à un page et s’emmitouflant un peu mieux encore dans sa cape de laine, elle emboîta le pas au chambellan.

Merci Orantes, mais je vous en prie, appelez-moi Davia. Je suis ravie d'être icelieu et c'est un grand plaisir de vous revoir, surtout pour que nous puissions travailler ensemble. Et effectivement, un feu me fera le plus grand bien, mon ami!

Tout en lui suivant dans le dédale des couloirs de la Chancellerie, elle profitait de la découverte du lieu, elle n'y avait jamais mis les pieds bien que tourangelle depuis toute petite. C'était donc un honneur et une joie pour elle d'être dans ce haut lieu tourangeau.

» Visite d'un diplomate poitevin.